Traduire

De plus en plus menacés par les activités humaines, les abeilles et les autres pollinisateurs, tels que les papillons, les chauves-souris et les colibris permettent à de nombreuses plantes, y compris de nombreuses cultures vivrières, de se reproduire. Les apiculteurs et scientifiques sont très inquiets de l’avenir des abeilles. C’est l’ensemble des insectes pollinisateurs qui est donc menacé. Leur rôle est primordial pour la protection de la nature et aussi pour la vie humaine.

Les Nations Unies ont désigné le 20 mai comme la Journée Mondiale des Abeilles (ou « Beeday » pour les familiers de la langue de Shakespeare).

Pourquoi le 20 mai est la journée mondiale des abeilles ?

La journée du 20 mai fait référence à un homme : Anton Janša. Au XVIIIè siècle, il fut l’un des pionniers des techniques apicoles modernes dans sa Slovénie natale. Il rendit hommage à l’abeille pour sa capacité à travailler dur tout en n’ayant besoin que de peu d’attention. Mais aujourd’hui, les temps ont bien changé et l’abeille vit des jours difficiles avec un taux de mortalité à croissance préoccupante d’année en année. C’est ainsi que cette journée a été décrétée pour la célébration de son anniversaire.

Depuis ce temps, la célébration de cette journée permet de rappeler et mieux informer le monde sur la contribution essentielle des abeilles et des autres pollinisateurs à la santé des êtres humains et de la planète, ainsi que les nombreuses difficultés auxquelles ces animaux sont confrontés.

Cette année, le thème est « Bee Engaged » (Engagez-vous pour les abeilles) et l’accent est plus particulièrement mis sur la production apicole et les bonnes pratiques adoptées par des apiculteurs du monde entier pour soutenir leurs moyens d’existence et offrir des produits de grande qualité.

La pandémie de COVID-19 a des répercussions négatives indéniables sur le secteur de l’apiculture, ce qui touchent la production, les marchés et, partant, les moyens d’existence des apiculteurs. C’est dans ce contexte difficile que sera examiné le rôle de l’apiculture dans l’appui des communautés rurales et dans l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

L’édition de cette année insistera sur l’importance des connaissances traditionnelles dans le domaine de l’apiculture, dans l’utilisation des produits et les services fournis par les abeilles ainsi que leur contribution cruciale à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

Tombés sous le coup de la pandémie du coronavirus qui a mis aux arrêts toutes les activités économiques, sociales et environnementales, nous, membres de l’Antenne de l’Atacora de l’ONG SOS BIODIVERSITY, sacrifions à la tradition de ce jour, mercredi 20 mai 2020 car notre combat pour la cause environnementale est sans limite. C’est pourquoi nous passons par ce canal pour attirer l’attention de tous sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs, sur les menaces auxquelles ils sont confrontés et sur leur importante contribution au développement durable.

Comment les abeilles pollinisent-elles les fleurs ?

La pollinisation est un service écologique gratuit ! Elle désigne la fécondation indispensable à la reproduction sexuée des plantes à fleurs. Elle correspond au transport des grains de pollen produits par les organes mâles de la plante (anthères) vers les organes femelles (stigmates). Ce service est assuré par le vent, quelques espèces d’oiseaux et de petits rongeurs mais surtout par les insectes : les abeilles sauvages ou domestiques.

                                   

Grâce à cette aide involontaire, ils garantissent la reproduction de 80% des espèces végétales mondiales. L’insecte y trouve son intérêt, il est à la recherche de pollen et de nectar. Les abeilles en rapportent aussi une belle quantité dans la ruche, stockée sur leurs pattes arrière.

C’est un processus fondamental pour la survie des écosystèmes, essentiel à la production et à la reproduction de nombreuses plantes cultivées et sauvages.

Comment se passe la vie dans la ruche des abeilles ?

Les abeilles aiment la compagnie. Elles vivent en colonie et de manière très organisées. Autour de la reine, dont le rôle unique est de pondre, plus de 50 000 abeilles s’activent avec ardeur. Au cours de leur vie, les abeilles exercent jusqu’à sept (07) fonctions différentes :

  • La nettoyeuse garde la ruche propre et en bonne santé ;
  • La nourrice s’occupe du couvain des larves ;
  • L’architecte construit les rayons de la ruche grâce aux écailles de cire ;
  • La manutentionnaire aide à la construction de la ruche ;
  • La ventileuse régule la température de la ruche et bat le rappel pendant l’essaimage ;
  • La gardienne postée à l’entrée de la ruche, protège la colonie de ses agresseurs ;
  • La butineuse s’envole hors de la ruche à la recherche de nectar, de pollen et d’eau.

                                   

 Comment les abeilles fabriquent-elles le miel ?

Les abeilles sont capables de visiter plus de 7 000 fleurs par jour. Après être revenues dans la ruche, les abeilles transmettent la récolte du nectar. Elles se le transmettent entre ouvrières par trophallaxie : de bouche à bouche. Dans un second temps, elles vont le faire transiter plusieurs fois entre leur bouche et leur jabot. Ainsi de suite, le nectar se transforme. Dans un troisième temps, elles le dépose ensuite dans un alvéole (les rayons de la ruche). De par la chaleur, le miel sèche un peu et les abeilles referment l’alvéole.

Ce miel nourrit leurs larves. Il est très utile pour les périodes hivernales et lorsque le temps les empêche de sortir dehors.

 Le saviez-vous ?

  • L’abeille joue un rôle majeur dans la pollinisation. Sur les 100 espèces de plantes alimentaires les plus cultivées dans le monde, 71 seraient pollinisées uniquement par les abeilles ;
  • Pour produire 1 kg de miel, les abeilles doivent butiner 4 millions de fleurs et parcourir une distance qui correspond à 4 fois le tour de la terre ;
  • L’abeille peut visiter 250 fleurs en une heure ;
  • Elle stocke sur une seule de ses pattes postérieures 500 000 grains de pollen ;
  • Une colonie d’abeilles contient 30 000 à 60 000 abeilles ;
  • La reine des abeilles vit généralement de 1 à 4 ans ;
  • Les abeilles vivent 6 à 8 semaines en été et de 4 à 6 mois en hiver.

Le déclin des abeilles

Il existe de multiples raisons à la disparition des abeilles : dérèglement climatique, virus et agents pathogènes, acariens (varroa destructor), parasites (nosema ceranae), disparition des habitats naturels liée aux monocultures et, bien évidemment, l’abus de traitements par produit phytosanitaires.

Notre engagement pour les abeilles nous amène à analyser les facteurs qui mettent en péril les pollinisateurs et l’apiculture au Bénin en général et dans la commune de Kouandé en particulier.

Récemment, plusieurs signes ont donné l’alerte quant à la tension qu’exerce la baisse des populations de pollinisateurs sur les rendements apicoles. Si nous voulons éviter que de nouvelles restrictions pèsent sur la production alimentaire, et que des forêts soient rasées pour laisser place à des terres agricoles, nous devons nous attaquer aux facteurs qui mettent sous pression les services de pollinisation, et en particulier à leurs impacts sur les abeilles domestiques et les pollinisateurs sauvages.

Le déclin des populations d’abeilles et de leur santé n’est pas à mettre sur le compte d’un facteur unique. Il est sans doute le résultat de causes multiples, connues et non identifiées, agissant séparément ou en combinaison.

Toutefois, les principaux facteurs qui affectent la santé des pollinisateurs sont les maladies et les parasites, et plus largement les pratiques agricoles qui affectent de nombreux aspects de leur cycle de vie.

Le dérèglement du climat, facteur sous-jacent, met également les abeilles à rude épreuve. Certains pesticides mettent directement en danger les pollinisateurs.

L’élimination, dans les pratiques agricoles, des produits phytosanitaires nocifs pour les abeilles est la première étape incontournable à franchir pour protéger efficacement les populations d’abeilles.

  • Maladies et parasites

De nombreux apiculteurs s’accordent à dire que le varroa destructor, un acarien ectoparasite invasif, représente une grave menace pour l’apiculture dans le monde. De nouveaux virus et agents pathogènes sont également susceptibles d’exercer une pression accrue sur les colonies d’abeilles.

La capacité de résistance des abeilles face à ces maladies et parasites semble être influencée par plusieurs facteurs, et en particulier par leur état nutritionnel et leur exposition aux produits chimiques toxiques. Certains pesticides, par exemple, semblent affaiblir les abeilles domestiques qui deviennent alors plus sensibles aux infections et aux infestations parasitaires.

  • Agriculture

Les populations de pollinisateurs, domestiques ou sauvages, ne peuvent échapper aux impacts nombreux et massifs des pratiques agricoles : elles souffrent, d’une part, de la destruction des habitats naturels causée par l’agriculture et, d’autre part, des pratiques agricoles intensives, leurs aires de répartition naturelle se chevauchant inévitablement avec les espaces consacrés à l’agriculture industrielle.

La fragmentation des habitats naturels et semi-naturels, le développement des monocultures et l’absence de diversité constituent des facteurs aggravants. Les pratiques destructrices qui restreignent les capacités de nidification des abeilles, ainsi que l’épandage d’herbicides et de pesticides, font de l’agriculture l’une des principales menaces pour les communautés de pollinisateurs à l’échelle nationale.

  • Insecticides

Les insecticides représentent la menace la plus directe pour les pollinisateurs. Comme leur nom l’indique, ces produits chimiques sont destinés à tuer les insectes ; ils sont utilisés en grandes quantités dans l’environnement, essentiellement dans les régions agricoles.

Bien que leur rôle dans le déclin global des pollinisateurs reste encore mal défini, il est de plus en plus évident que certains insecticides, aux doses régulièrement appliquées dans les systèmes agricoles intensifs, ont des effets dévastateurs sur les pollinisateurs – tant au niveau de chaque spécimen qu’à l’échelle des colonies.

Les insecticides appliqués à des doses faibles et non létales produisent sur les abeilles des effets divers et variés.

Ces effets négatifs observés chez les abeilles indiquent que d’autres pollinisateurs peuvent être victimes des mêmes impacts, et nous montrent qu’il est nécessaire d’appliquer le principe de précaution pour protéger l’ensemble des agents pollinisateurs, sauvages comme domestiques. Par ailleurs, il ne suffit pas de préserver uniquement les cultures attractives pour les abeilles domestiques, car les autres pollinisateurs pourraient toujours être exposés aux impacts des pesticides nocifs pour les abeilles.

  • Dérèglement climatique

Les populations de pollinisateurs ne seront pas épargnées par les conséquences attendues des changements climatiques, notamment par la hausse des températures, la modification des régimes de précipitations et l’augmentation du nombre de phénomènes météorologiques imprévisibles ou extrêmes. Certains de ces bouleversements pourraient commencer par affecter individuellement les pollinisateurs avant de toucher l’ensemble de leur communauté, engendrant à terme une extinction à grande échelle des espèces de pollinisateurs.

                                     

                                         Delphin HOUNDONOUGBO Y.

                                  Chef Antenne Atacora/SOS BIODIVERSITY

                                       delphinhoundonougbo1@gmail.com

Stay connected by visiting and liking our Facebook page: https://web.facebook.com/sosbiodiversitybenin/?ref=bookmarks

 

Catégories : Actualités

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
23 − 21 =